Les douze enfants de Paris - Tim Willocks

30/01/2018

4ème de couverture

23 août 1572. De retour d'Afrique du Nord, Mattias Tannhauser, chevalier de Malte, arrive à Paris. Il doit y retrouver sa femme, la comtesse Carla de La Pénautier, qui, enceinte, est venue assister au mariage de la sœur du roi avec Henri de Navarre. À son arrivée, Mattias trouve un Paris en proie au fanatisme, à la violence et à la paranoïa. La tentative d'assassinat contre l'amiral de Coligny, chef des réformistes, a exacerbé les tensions entre catholiques et protestants. Introduit au Louvre par le cardinal de Retz, Mattias se retrouve bientôt au cœur des intrigues de la Cour et comprend très vite que le sang va couler dans les rues de Paris.

Dans une capitale déchaînée, où toutes les haines se cristallisent, Carla est impliquée au même moment dans une terrible conspiration. Plongé dans un océan d'intrigues et de violences, Mattias n'aura que quelques heures pour tenter de la retrouver et la sauver d'un funeste destin.

Mon avis

Alors, comment dire...

Les critiques au dos comparaient ce roman à Alexandre Dumas, et le sujet passionnant de la Saint Barthélémy m'avaient clairement alléchée.

Et puis... atterrissage douloureux. Aux amateurs de Dumas, oubliez : je cherche encore les similitudes. Dumas, ce sont des intrigues de cours, complexes mais évoluant dans des milieux plus raffinés. Il y a de l'humour, de la romance, bref, c'est Dumas.

Ici... la Saint Barthélémy est un lourd prétexte, à peine une toile de fond. On sait que les catholiques tuent les protestants, voilà tout. Pour plus de subtilités, il faudra changer de bouquin.

Pourtant ça commençait bien. Paris était bien décrit, on pouvait s'y croire.

Et puis... et puis le héros multiplie les actes de violence gratuite, particulièrement cruelle et d'un goût plus que douteux. S'il se permet de critiquer les catholiques, lui-même en comparaison n'est guère plus honorable, car ce n'est même pas par fanatisme qu'il tue, la plupart de ses cadavres, c'est juste parce qu'il n'était pas de bonne. Et bien sûr, on a tous les détails. C'est long, fastidieux, écœurant, répétitif. Cela vaudrait le coup de compter combien il tue de personnes, à lui seul.

Et puis, il y a sa femme, qui se balade avec son gros ventre de grossesse à terme. Qui côtoie une vieille à qui l'auteur tente de donner de la sagesse par des phrases faussement mystérieuses. Elles tirent le tarot, elles ressentent tout cela, voient pour ainsi dire l'avenir. Je suis trop cartésienne pour apprécier ce genre de chapitres dans un roman "historique" (les guillemets sont à mettre avec insistance). Puis qui se balade avec un bébé, qui ne pleure jamais quand il y a des méchants (drôlement intelligent, cet enfant).

Je ne parle pas des "anges" qui commencent à apparaître et qui m'ont vraiment...

Alors je l'ai fini, malgré tout, mais une chose est sûre : ce sera le premier et le dernier de cet auteur.

C'est long, sanglant, et en plus, nous n'avons même pas le fin mot de l'histoire. Si l'on sait pourquoi on cherche à la tuer elle, du moins au début, pour lui... et bien le héros décrète qu'il n'a pas besoin de savoir et tue (enfin, après quelques actes de torture d'un goût douteux) celui qui cherchait tant sa mort. A croire que l'auteur lui-même ne savait pas pourquoi il en voulait tant à son héros. Alors tout ça pour ça... toute cette violence, pour quoi ? Et je ne parle pas de la Saint Barthélémy, là on sait sans avoir à se farcir ce pavé.

Bref, immense déception.

Pétales semés pour aller plus loin

  • La reine Margot, le film et... le roman de Dumas, le vrai cette fois, celui qu'on aime !
  • Charly 9 de Jean Teulé, au moins, là, on ressent avec les tripes, ça, c'est de la plume !
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