La vie des elfes - Muriel Barbery

04/03/2019

4ème de couverture

"Les mains de la petite étaient fines et gracieuses, plutôt larges pour une enfant qui n'avait fêté ses dix ans qu'en novembre, et extrêmement déliées. Elle les tint au dessus des touches comme il fallait pour entamer le morceau mais les laissa en suspens pendant un instant où les deux hommes eurent le sentiment qu'un vent ineffable balayait l'espace de la nef. Puis elle les posa. Alors une tempête se fit dans l'église, une vraie tempête qui fit s'envoler les feuilles et rugit comme une vague qui monte et retombe sur l'amer des rochers. Enfin, l'onde passa et la petite joua. Elle joua lentement, sans regarder ses mains et sans se tromper une seule fois. Alessandro tourna pour elle les pages de la partition et elle continua de jouer avec la même inexorable perfection, à la même vitesse et avec la même justesse, jusqu'à ce que le silence se fasse dans l'église transfigurée."

Mon avis

Euh... de prime abord, comme ça : je dirais d'un ennui mortel ! Je m'attendais à une histoire magique, féérique, qui allume des étoiles dans mes yeux. Ben ça ne risquait pas, les étoiles se sont éteintes dès la première page. Ou même jamais allumées, en fait.

J'ai trouvé le style vieillot, j'ai eu l'impression de lire un livre du début du 20ème siècle qui aurait mal vieilli. C'est lourd, pédant, ampoulé, avec des phrases à rallonge, une intrigue qui n'avance pas, des personnages qui demeurent toujours à distance du lecteur (personnellement, je ne me suis attachée à aucun, pas même aux gamines).

Soudain pour certains -très rares- dialogues, on passe à une sorte de patois. Ou alors, plus irritant, des dialogues qui se veulent, je ne sais pas, mystérieux et plein de sagesse, et qui sont juste creux, pas besoin de les relire vingt fois pour s'en rendre compte. On ne dit rien, on répète, on fait genre, mais il n'y a pas de mystère ni même de poésie.

Quant à l'histoire... bien sûr je m'attendais à de la magie, mais là, je ne sais pas, ça ne va pas. J'ai envie de dire que la forme et le fond ne collent pas, il n'y a pas de symbiose entre ce style aux allures d'éléphant dans un magasin de cristal (oui, je voulais varier, comme ça, après tout...) et cette histoire qui aurait pu avoir la légèreté et la poésie d'une petite fée.

Le pire, pour moi, ce fut quand j'ai découvert que ce n'était que le premier tome. Je le trouve bien suffisant à lui-même, pas besoin de prolonger l'aventure !!

Je n'avais pas été fan du Hérisson, il était pas mal mais je n'avais pas eu cet engouement qu'il a eu de la part de tant de lecteurs. Et celui-ci me confirme que peut-être, tout simplement, c'est au style de l'auteur que je n'adhère pas. Et pas du tout !

Pétales semés pour aller plus loin

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